Catherine de Sienne et la politique

Catherine de Sienne et la politique

Alors qu’en France on daigne donner le droit aux femmes de voter et donc de participer à la vie politique qu’en 1944, nous pouvons voir que le Haut Moyen Age (XIVème siècle), siècle prétendument barbare,  donne une place non négligeable à une simple femme : Catherine de Sienne.

Issue de la bourgeoisie de Sienne, Catherine de Sienne décide de devenir religieuse : elle est marqué par une vie mystique très importante et se lance dans le combat de toute sa vie : restaurer l’Eglise !

Elle part à Florence et rencontre les responsables de Florence (alors en guerre avec le Pape). Ils décident de l’envoyer alors comme ambassadrice afin de tenter de faire la paix entre la ville et le pape d’Avignon. Bien qu’elle ne soit qu’un pion dans une lutte entre les deux villes, elle parvient à Avignon et tente de convaincre le pape de faire la paix avec Florence. La ville envoie une autre délégation d’ambassadeurs qui ignore vertement Catherine de Sienne ce qui conduit à l’échec.

Catherine arrive néanmoins à concrétiser le départ du pape d’Avignon pour Rome (il en avait le projet depuis longtemps, et Catherine est sans doute l’un des éléments déclencheur du retour du pape à Rome (cela faisait 69 ans que les papes avaient quitté Rome !).

Face à ce succès Catherine de Sienne est envoyé comme ambassadrice du pape à Florence. Catherine de Sienne prône la conciliation et demande avec insistance au pape la clémence ! Alors que les guerres font rages entre les villes, Catherine défend la paix face à des luttes d’influences et de pouvoir.  Il est étonnant de remarquer là encore l’étrange rôle politique de cette femme : une simple femme (elle n’a aucun titre de noblesse ou fortune personnelle) représente le pape dans la négociation avec une grande ville d’Italie, et qu’elle écrive au Pape afin de lui conseiller la ligne à suivre ! Alors qu’elle échappe de peu à la mort à Florence (sa maison est brûlée), elle prône non pas la vengeance, mais demande au pape de faire la paix quoi qu’il en coûte avec cette ville ! La paix est finalement signée avec le pape. Catherine partira alors pour écrire son fameux livre Le Dialogue.

Mais les temps troubles se poursuivent et le pape élu est contesté par les cardinaux qui décident d’en élire un nouveau ! Catherine de Sienne part alors à Rome et s’épuise en écrivant aux rois d’Europe, cardinaux, et ville afin de préserver la papauté et fini par mourir la papauté étant en danger.

A l’heure de la parité, il est étonnant de voir l’influence qu’a eue cette femme sur le cours de l’histoire de France. Son influence sur le pape est sans doute essentielle à se retour du pape à Rome. Les nombreuses lettres qu’elle envoie aux différents rois et princes pour défendre les intérêts du pape sont là encore la marque de son influence politique.

La paix avec Florence qu’elle porte à bout de bras, et malgré les rivalités des princes et sans doute aussi l’orgueil de cardinaux qui ne voulaient pas voir le pape humilié face à la ville rebelle auront un impact déterminant dans la suite de l’histoire de la Papauté dans ce qui s’appellera le Grand Schisme de l’Occident.

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