Eglise et catharisme

Eglise et catharisme

L’Eglise a très tôt été confrontée au problème des hérésies, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire des ‘’opinions particulières’’. L’arianisme, le nestorianisme, le monophysisme, la gnose, le manichéisme, le catharisme en sont des exemples.

La réponse de l’Eglise a toujours été la même. Elle convoque un concile (ou plusieurs si nécessaire) permettant de débattre et de trancher les questions controversées. Par exemple, les affirmations d’Arius provoquèrent la réunion des conciles de Nicée en 325 et de Constantinople en 381 qui débouchèrent sur la clarification de la nature du Christ et sur la précision de la nature du Saint Esprit. Le credo de Nicée-Constantinople, que l’on transmet encore aujourd’hui, en est le produit.

Lorsqu’un concile a tranché, toute théologie contraire aux dogmes énoncés se trouve de fait hérétique. Quiconque professe et diffuse une telle théologie pèche alors contre l’unité de l’Église. Il est donc passible d’excommunication. Dans la pratique, la lutte contre les hérésies revêt plusieurs formes qui, contrairement à une idée répandue, sont rarement violentes. Les plus communes sont la catéchèse et les prêches.

Face à une spectaculaire recrudescence des hérésies aux XIe et XIIe siècles, un ordre religieux, celui des dominicains, est créé en 1215 dans le seul but de prêcher auprès des hérétiques. Dans le même temps, les tribunaux ecclésiastiques sont submergés devant le nombre de cas qui leur sont soumis, la question de l’orthodoxie dogmatique étant souvent délicate. Pour éviter les jugements expéditifs, voire les lynchages populaires, une juridiction spéciale, l’Inquisition, est mise en place. Elle est confiée aux frères prêcheurs, dominicains et franciscains.

Il faut se remettre dans le contexte du 12ème siècle, et dans le contexte médiéval de manière plus générale, pour appréhender la gravité que représente une hérésie pour la société. A cette époque, la religion n’est pas un choix individuel attaché à la liberté de conscience de chacun. Il ne suffit pas d’être sincère dans sa croyance pour être dans son droit. On peut se tromper de bonne foi. Pour la communauté chrétienne médiévale, l’hérésie est aussi inadmissible et incompréhensible que la croyance en ‘’2 et 2 font 5’’ pour l’homme moderne. C’est tout simplement faux. Et la liberté d’opinion n’a rien à voir là-dedans. L’hérésie est combattue car elle est à la fois un mal religieux et un mal social. Religieux, car la Vérité étant une et indivisible, celui qui s’en écarte est nécessairement dans l’erreur et encourt la damnation éternelle. Social, car l’hérétique est en rupture avec la communauté. Il est excommunié, ne peut plus recevoir les sacrements, est délié de ses serments vassaliques (en amont et en aval), ne peut pas être enterré au cimetière paroissial. Il est mis au ban de la société.

C’est dans ce cadre qu’apparaît, à la fin du 11ème siècle, le mouvement cathare.

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