Les grandes étapes de l’évolution intérieure de Catherine 1/3

Les grandes étapes de l’évolution intérieure de Catherine 1/3

Sainte Catherine de Sienne est une très grande mystique. La série Inquisitio nous présente une image inventée de Catherine qui est radicalement différente du véritable personnage. Le feuilleton la réprésente comme une fausse mystique usant de procédés chimiques (la mandragore) pour faire de faux miracles. Nous l’avons déja vu : ce n’est historiquement pas exact.

Le témoignage de Raymond de Capoue est éclairant sur ce sujet : il décrit une série d’expériences mystiques et de phénomènes que Catherine a connu. Ils ont tous été des grandes étapes de l’évolution intérieure de Sainte Catherine de Sienne. Voici la première partie du récit de ces grandes étapes.

La première rencontre

Un premier contact dès l’âge de 6 ans: Elle voit le Christ revêtu des vêtements pontificaux qui lui sourit et la bénit. A partir de cette heure, notre petite enfant montra dans ses vertus et dans ses mœurs la maturité d’une personne avancée en âge, et une sagesse étonnante. Ses parents sont dans l’étonnement. A 7 ans, sur les pas dela Vierge Marieelle fait un vœu secret de virginité. (I-2 p 27[1]).

Vers l’âge de 12 ans elle découvre la « cellule intérieure »

Lorsqu’elle atteint l’âge nubile vers sa douzième année ses parents commencèrent à penser à son mariage comme c’était la coutume. Ils ignoraient son vœu de virginité. « Mais Catherine, sous l’inspiration du Seigneur découvrit les embûches de l’ennemi ; elle se mit immédiatement avec plus de soin et de courage à prolonger ses oraisons…à fuir toute relation avec les hommes et à montrer aux siens par des signes manifestes qu’elle n’entendait nullement se laisser livrer à un époux corruptible et mortel, alors qu’une grâce si précieuse avait commencé de lui donner dès son enfance, comme immortel époux, le Roi des siècles ». (I-4 p44) Elle subit une longue et dure persécution de la part de ses parents ; ceux-ci « décrétèrent que Catherine n’aurait plus de chambre particulière pour s’y retirer et qu’elle serait occupée tout le jour aux différents services de la maison. Ils pensaient ne lui laisser ainsi aucun lieu et aucun moment pour prier et s’unir à son époux. Afin qu’elle parût davantage vouée au mépris, ils congédièrent une fille de service et employèrent notre vierge aux lavages de la cuisine…Rien de tout cela ne l’ébranla. Elle se fit dans son cœur, sous l’inspiration de l’Esprit saint, une cellule bien secrète, d’où elle résolut de ne jamais sortir pour quelque affaire que ce fut. De la sorte au lieu d’avoir comme auparavant une cellule extérieure où elle pouvait s’enfermer quelquefois mais d’où elle devait sortir de temps en temps, il arriva que s’étant fait une cellule intérieure…elle n’en sortait jamais ». (I-4 p46)Cet épisode est rappelé par Dieu lui-même dans « le Dialogue : « …Ceux qui sont sur le chemin de la perfection observent la doctrine qui tu sais, t’a été donnée par ma Vérité (le Seigneur Jésus-Christ) au début de ta vie alors que tu demandais avec un grand désir comment parvenir à la parfaite pureté. Pendant que tu songeais de quelle façon tu pouvais atteindre cet état tu sais ce qui te fut répondu pendant ton sommeil. Mais la réponse ne se manifesta pas seulement dans ton esprit ; le son d’une voix résonna dans ton oreille, de sorte que si tu te souviens bien, tu revins à la conscience de ton corps alors que ma Vérité te disait « veux-tu arriver à la parfaite pureté et être libérée de tout scandale et que ton esprit ne se scandalise plus de rien ? Eh bien tâche d’être toujours unie en Moi par amour… Il te faut faire encore une autre chose…: Quelle que soit la chose que tu puisses voir faire ou dire, par qui que ce soit, contre toi ou contre d’autres, ne jamais jugerla Volontéqui se manifeste en eux et en toi » /ch100.

[1] Les citations proviennent de «La Vie de Sainte Catherine de Sienne » – réédité par Ed. Pierre Téqui. Texte original du Bienheureux Raymond de Capoue, l’un des derniers confesseurs de Catherine et écrit entre 1385 et 95, traduit du latin par le R.P. Hugueny, dominicain et édité en 1903 par Ed. Lethielleux. Le chiffre romain correspond à l’une des trois parties de l’ouvrage, le chiffre arabe au  n° du chapitre. Le n° de page correspond à  la nouvelle édition.

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