L’Inquisition : contexte et bref historique
L’Inquisition est inintelligible à des esprits contemporains. Replaçons-nous dans le contexte médiéval.
Contexte
Au Moyen Age, et surtout dans la période qui va du 10ème à la fin du 13ème siècle, la société est chrétienne. Il est impensable de ne pas l’être. Le concept de liberté religieuse est incompréhensible, autant que le relativisme moral. On est chrétien parce qu’on est convaincu de la Vérité du Christianisme. Or, la Vérité est une et indivisible. Donc il n’y a pas, par définition, de place pour d’autres religions ou opinions. Etre athée au Moyen Age est aussi inconcevable qu’être raciste ou nazi à notre époque. C’est dans ce contexte que se développe la lutte contre les hérésies, notamment le catharisme.
Historique
Dès 1213, Innocent 3 affirme la nécessité de traquer l’hérésie non sur la base de rumeurs, mais d’une enquête, en latin inquisitio. Pour l’Eglise, le but premier reste la conversion des égarés. L’Inquisition n’est pas compétente pour juger les fidèles des autres religions, notamment les Juifs. Elle ne s’adresse qu’aux hérétiques chrétiens.
En 1231, Grégoire 9 publie Excommunicamus, acte fondateur de l’Inquisition. Les inquisiteurs seront essentiellement les Dominicains et les Franciscains. Ce sont eux qui ont l’expérience des hérésies.
Dès 1240, l’Inquisition se répand dans toute l’Europe sauf l’Angleterre.
L’Inquisition est une institution religieuse parallèle et indépendante de la justice civile. Les inquisiteurs sont des théologiens qui ne dépendent que du Pape. Leur mission est ponctuelle. La procédure n’a pas été fixée par Excommunicamus. Elle est donc variable selon les régions. Cependant, les procès se déroulent selon les grandes lignes suivantes.